L’individu Collectif, Ubuntu au quotidien et en clinique psychologique

Etudes africaines, série psychologie, L’Harmattan, 2023

Une question simple est traitée dans ce texte : comment les aspects culturels constitutifs de l’identité s’expriment-ils dans notre vie quotidienne et en clinique psychologique ? Le concept bantou ubuntu a été utile à cette réflexion parce qu’il est le plus connu de tous les concepts identitaires culturels du continent africain.

L’expression “individu collectif” que condense ce concept est utilisée comme modèle représentatif d’un mode de vie en Afrique et comme prétexte, pour montrer comment une philosophie implicite imprégnée dans une culture conditionne la manière d’être au monde et agit en interventions psychologiques. Le mode de vie qu’il inspire se retrouve évidemment dans toutes les régions d’Afrique et du monde ; ce qui en est dit ici est donc généralisable parce que l’individu collectif inscrit en chacun de nous est cette part attendue d’ouverture et de disponibilité à l’autre, aux autres, acquise par l’éducation, s’exprimant en conséquence variablement selon les lieux géographiques, les cultures et les circonstances.

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Lilyan Kesteloot, Femme au coeur de la négritude

Graveurs de Mémoire, L’Harmattan, 2021

« Savais-tu que j’ai grandi au Congo ? » me disait-elle au début de nos rencontres. « J’ai grandi dans le ventre du Congo… je suis une vieille Congolaise, une fille de l’équateur, des forêts. » Lilyan avait découvert les splendeurs de ce pays en voguant, alors enfant, sur le steamer de son père, ce grand bateau à vapeur à fond plat, avec ses grandes roues. Comme il y en eut sur le Mississippi. Elle était sur le pont en haut, les Noirs en bas avec les marchandises. C’était comme ça, l’habitude. « Je ne savais pas que cette séparation portait un nom : la ségrégation… Je trouvais cela normal. » Est-ce pour expier cette innocente ignorance que cette Belge aux origines ostendaises devint une spécialiste incontournable de la négritude et de sa littérature qui n’intéressait personne dans les années cinquante ?

Lilyan Kesteloot et Ari Gounongbé ont écrit Les grandes figures de la négritude – Paroles privées édité chez l’Harmattan en 2007.

Lilyan Kesteloot, Femme au cœur de la négritude – L’autre – Cliniques, Cultures et Sociétés (revuelautre.com)

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Fatigue de la compassion

Essai, Presses Universitaires de France, janvier 2014

Par ces temps où les concepts d’empathie et de compassion sont souvent traités par de nombreux essayistes (Jeremy Rifkin, Serge Tisseron, Jacques Hochmann, Paul Audi, Karen Armstrong), l’auteur s’emploie à mettre en évidence l’usage qu’il en a fait au cours d’interventions de clinique de l’extrême, là où la logique de survie prend le pas sur celle de la vie. La fatigue de compassion, c’est certainement la sienne dont il est question ici, mais c’est aussi celle des nombreux intervenants auprès de personnes en détresse que l’auteur a lui-même soutenus dans leurs missions d’assistance psychologique et de soins médicaux. Comment secourir sans succomber aux détresses d’enfants abandonnés dans la rue, de parents ayant perdu leurs proches dans une catastrophe de masse, de rescapés de catastrophe de masse, de malades du sida

Soutenu par des travaux de philosophes, de psychologues et de psychanalystes, l’auteur examine d’abord les concepts de compassion et d’empathie en considérant cette dernière comme étant l’outil de mise en oeuvre de la première. Le groupe, sous forme de groupe de parole, a été interrogé dans sa pertinence comme outil d’accompagnement et de soutien aux intervenants plongés au coeur de l’action compassionnelle. L’auteur s’est attaché ensuite à décrire l’adéquation de cet outil de travail à certaines situations spécifiques : comment s’exprime l’accompagnement compassionnel quand la souffrance du stressé renvoie l’aidant à ses propres souffrances ? Que devient la compassion comme outil de soins quand, en tant que citoyen et clinicien, une catastrophe de masse est provoquée par nos habitudes d’irresponsabilité et de cupidité ? Comment mettre en oeuvre la compassion quand, à travers le sida, des situations cliniques interpellent vivement l’humain dans ce qui le fonde à savoir le sexe.


Dans la Tempête du Joola

débriefing émotionnel après une catastrophe de masse, Récit, L’Harmattan, septembre 2010, 150 pages

Le 26 septembre 2002, le navire Le Joola coulait au large des côtes Gambiennes. Assurant la liaison entre Dakar et Ziguinchor, le navire gît encore dans les fonds marins avec 1863 voyageurs. L’auteur raconte son travail quotidien de psychologue et d’assistance auprès des rescapés, des familles de victimes et des secouristes, dans ce drame étouffé devenu silencieux

English version – Version anglaise :

In the storm of The Joola

The book relates the story of a psychologist who actively intervened on the occasion of the drama of the boat Le Joola. The Joola sank off the coast of The Gambia in September 2002… It caused the death of nearly 1863 victims. This English translation of the original book in French was done by L. H. who, after having read the French original version, spontaneously took the initiative to translate it into English. It is therefore not a professional translation but rather the mark of a compassionate friendship.

Free download (PDF): In the storm of The Joola (téléchargement gratuit)


Les Grandes Figures de la Négritude

Paroles privées (avec Lilyan Kesteloot), L’Harmattan, décembre 2007, disponible aussi en format epub sur iTunes

Elle a été la première à avoir présenté une thèse de doctorat sur la littérature négro-africaine. Avant elle, Senghor avait publié son anthologie, préfacée par Sartre, sous le titre Orphée noir. Quand on demande au professeur Kesteloot pourquoi elle s’est intéressée aux écrivains africains et à la littérature orale de ce continent, elle n’a pas d’autre réponse que le silence de l’évidence. Dans cet ouvrage elle confie à Ari Gounongbé son intime perception de Léopold Sédar Senghor, d’Aimé Césaire, Frantz Fanon, Cheikh Anta Diop et Amadou Hamapté Ba.

Lire au sujet de cet ouvrage :
http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article1663
http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9024


La Toile de Soi

Culture colonisée et expressions d’identité, L’Harmattan, 1995, 202 pages, ISBN 2-7384-2120-2

Regard psychocritique sur la littérature d’Afrique noire francophone, permettant à l’auteur de cerner une nouvelle identité africaine générée par les contacts entre gens du Sud et gens du Nord. Lilyan Kesteloot écrivait au sujet de ce livre : « La vision introspective ô combien ! de Ari Gounongbé, renouvelle, pour le compte de l’Afrique et des écrivains africains, l’expérience exemplaire de Frantz Fanon avec toutefois de sensibles différences. C’est donc avec passion que nous le suivons dans sa quête de lui-même et des autres. Son regard lucide de psychologue nous éclaire singulièrement sur ces chemins sinueux où sont posées toutes les questions essentielles à une profondeur parfois vertigineuse. Pour F.-G. Barbier-Wiesser, c’est donc un ouvrage qui s’adresse aussi bien à des hommes et à des femmes de culture (étudiants, enseignants, chercheurs, curieux) qu’à des politiques, des hommes d’affaire, des voyageurs voulant comprendre ceux ou celles qui sont actuellement les décideurs en Afrique, à tous les échelons, et qui souhaitent un vrai dialogue soucieux de liberté et de bien public.

(https://www.lesoir.be/art/%252Fle-roman-comme-reflet-de-la-realite_t-19951206-Z0ADN0.html